Une science en réseau
La mondialisation a aussi modifié le paysage scientifique allemand. La capacité à mettre en réseau les scientifiques joue ici un rôle central. L’Allemagne s’est bien positionnée à ce niveau. Plus de la moitié de ses publications scientifiques sont désormais rédigées par des chercheuses et des chercheurs dans le cadre de coopérations internationales. Dans les 423 universités, on compte 59 000 collaboratrices et collaborateurs des domaines scientifiques et artistiques ayant une nationalité étrangère. 3700 font partie du corps enseignant. Les employé·e·s n’ayant pas la nationalité allemande représentent donc 13,9 pour cent de l’ensemble du personnel scientifique, la part étant de 7,4 pour cent dans le corps professoral. Les procédures récemment simplifiées pour l’obtention des visas pour les chercheurs et chercheuses originaires d’États hors UE jouent un rôle important dans la large part de scientifiques internationaux en Allemagne.
La majorité du personnel scientifique étranger est originaire de l’Europe de l’Ouest, à hauteur de 34 pour cent. Les principaux pays d’origine du personnel scientifique international sont l’Inde, l’Italie, la Chine et l’Autriche. Souvent, les universités et établissements de recherche créent des centres d'accueil pour mieux soutenir les scientifiques internationaux à leur arrivée. Les séjours temporaires des chercheurs et chercheuses sont aussi considérés comme un atout, car ces personnes représentent souvent des partenaires de réseau importants pour de futures coopérations après leur retour dans leur pays d’origine.
D’excellentes possibilités de recherche dans les organismes extra-universitaires
L’infrastructure de recherche attrayante attire de nombreux·ses scientifiques de l’étranger en Allemagne. Les quatre principaux centres de recherche extra-universitaires – la société Max Planck Société Max Planck La Société Max Planck a été fondée le 26 février 1948 pour succéder à la Kaiser-Wilhelm-Gesellschaft, créée en 1911 pour promouvoir les sciences. Les 85 Instituts Max Planck font de la recherche fondamentale en sciences de la nature, en biosciences, en sciences sociales et humaines. La MPG a fondé… Pour en savoir plus › , la communauté Helmholtz Communauté Helmholtz Avec ses 18 centres de recherche, un budget annuel de 5,8 milliards d’euros et plus de 43.000 collaborateurs, la Communauté Helmholtz est le plus grand organisme scientifique d’Allemagne. Elle travaille dans le domaine de l’énergie, de la Terre, de l’environnement, de la santé, de l’aéronautique et… Pour en savoir plus › , la communauté Leibniz Communauté Leibniz Gottfried Wilhelm Leibniz (1646–1716) fut l’un des derniers savants universels. L’éventail des disciplines de ses 97 centres de recherche est donc très large, allant des sciences humaines et économiques aux mathématiques. La recherche fondamentale tournée vers des applications est au centre… Pour en savoir plus › et la société Fraunhofer Société Fraunhofer La Société Fraunhofer effectue de la recherche appliquée. Ses commanditaires sont des entreprises de l’industrie et de service, ainsi que le secteur public. Plus de 30 000 collaboratrices et collaborateurs atteignent un volume de recherche annuel de 3 milliards d’euros. La Société… Pour en savoir plus › – emploient près de 15 000 scientifiques originaires de l’étranger. Cela représente 28 pour cent de l’ensemble des chercheurs et chercheuses qui travaillent dans ces quatre centres. En outre, environ 23 000 séjours de scientifiques de l’étranger sont soutenus par des organismes de financement comme l’Office allemand des Échanges universitaires ( DAAD DAAD L’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) est un organisme commun à toutes les universités allemandes. Il a pour mission de promouvoir les relations des universités avec l’étranger, grâce surtout aux échanges d’étudiants et de chercheurs. Ses programmes sont ouverts à toutes les… Pour en savoir plus › ). Un grand nombre de scientifiques de renom originaires de l’étranger arrivent dans les universités allemandes via la Chaire Humboldt, le prix de recherche le plus doté d’Allemagne (à hauteur de cinq millions d’euros), décernée par la Fondation Humboldt.
L’Allemagne souhaite renforcer et approfondir la coopération scientifique internationale tout en la propulsant à un autre niveau de qualité. Une ambition fondée sur la nouvelle stratégie votée en 2017 par le Gouvernement fédéral Gouvernement fédéral Le chancelier et les ministres fédéraux forment le gouvernement fédéral, le « cabinet ». Outre la compétence du chancelier en matière d’orientations politiques, on applique le principe du portefeuille selon lequel les ministres gèrent leur administration de manière autonome dans le cadre de ces… Pour en savoir plus › pour l’internationalisation de l’éducation, des sciences et de la recherche.
Une réorientation ambitieuse de la stratégie d’internationalisation
La nouvelle stratégie d’internationalisation de la science et de la recherche est une réaction à la mondialisation croissante, à la numérisation, au développement de l’Espace européen de la recherche (EER) et à l’apparition de nouveaux centres d’innovation globaux hors des sites scientifiques traditionnels. Elle met l’accent sur le soutien à la mise en réseau à l’international, sur la coopération mondiale en matière de formation professionnelle, sur le partenariat avec les pays émergents et en développement ainsi que sur les efforts internationaux pour relever des défis globaux comme le changement climatique, la santé et la sécurité alimentaire. L’approfondissement de l’Espace européen de la recherche joue un rôle particulier pour renforcer la position de l’Allemagne comme site d’études et de recherche attrayant à l’international.